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La perte d’un parent laisse derrière elle plus que ce qui est visible. Il reste des blessures invisibles qui peuvent prendre des décennies, voire des générations, à guérir. Pour un enfant, cette perte n’est pas seulement l’absence d’amour et de protection, mais l’effondrement d’un monde qui lui semblait autrefois sûr. À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, nous nous rappelons de ces luttes silencieuses et de notre responsabilité d’apporter réconfort, soins et guérison aux enfants orphelins dont nous avons la charge aujourd’hui.
À la Fondation Al-Ayn Social Care, nous avons été témoins directs du profond impact psychologique que le deuil a sur les enfants en Irak. Des décennies de conflit, de déplacements et de difficultés ont privé des milliers d’enfants de la présence d’un ou de leurs deux parents. Si les conséquences matérielles sont visibles (pauvreté, interruption de la scolarité, instabilité), les conséquences émotionnelles restent souvent cachées. Pourtant, elles influencent la façon dont un enfant grandit, interagit avec les autres et envisage son avenir.
Les enfants qui perdent un parent sont souvent confrontés à des émotions trop lourdes à porter pour leurs jeunes épaules. La peur, la solitude, l’anxiété et la culpabilité deviennent constantes. Sans un soutien adéquat, ces émotions peuvent se transformer en troubles psychologiques à long terme : dépression, stress post-traumatique ou difficulté à établir des relations et à faire confiance.
Pour de nombreux enfants orphelins, ces blessures invisibles sont aggravées par la lutte pour la survie. Les familles qui s’occupent d’eux peuvent être confrontées à des difficultés financières et incapables d’assurer une stabilité constante. Les communautés, qui se remettent encore d’un traumatisme collectif, peuvent manquer de ressources pour offrir des soins spécialisés. Dans de telles circonstances, la santé mentale est souvent négligée.
C’est pourquoi Al-Ayn considère la réadaptation psychologique non pas comme un service supplémentaire, mais comme un service essentiel. Sans prendre en compte le bien-être mental et émotionnel d’un enfant, aucun soutien matériel ne peut à lui seul l’aider à s’épanouir.
Notre programme de réadaptation psychologique en Irak est conçu dans un seul but : redonner espoir aux enfants et les aider à retrouver un sentiment de sécurité. La guérison commence par la compassion, mais elle nécessite également une structure, de la cohérence et un accompagnement professionnel. Chez Al-Ayn, nous proposons des séances de thérapie spécialisées, des ateliers de groupe et des plans de traitement individualisés adaptés aux besoins de chaque enfant.
Pour certains enfants, cela signifie une thérapie centrée sur l’enfant, où ils sont gentiment guidés pour surmonter leur chagrin, leur peur et leurs souvenirs traumatisants dans un environnement sûr et encourageant. Pour d’autres, la guérison commence par le jeu et l’art-thérapie, où l’expression créative devient un langage à part entière, en particulier pour les jeunes enfants qui peuvent avoir du mal à mettre des mots sur leurs sentiments. Chaque approche est conçue pour aller à la rencontre des enfants là où ils en sont, en leur offrant un espace où ils peuvent lentement reconstruire leur confiance, leur assurance et leur espoir en l’avenir.
Nos équipes veillent à ce que la guérison ne soit pas temporaire, mais un processus continu soutenu à chaque étape du développement de l’enfant.
À ce jour, plus de 5 100 enfants orphelins ont été inscrits à notre programme de réadaptation psychologique. Plus de 3 700 d’entre eux sont toujours en traitement et bénéficient de soins réguliers prodigués par des professionnels qualifiés. Chaque chiffre représente une vie touchée, une histoire transformée et un avenir renforcé.
Il est naturel de penser d’abord à la nourriture, au logement et à l’éducation lorsqu’on s’occupe d’enfants orphelins. Et bien que ces éléments constituent les piliers essentiels de notre travail à Al-Ayn, lorsque nous nous asseyons avec un enfant qui a perdu un parent, nous nous rendons compte que ses besoins sont bien plus profonds.
C’est pourquoi notre programme de réadaptation psychologique est au cœur de notre mission. C’est là que nous voyons les enfants se transformer – pas du jour au lendemain, mais lentement, à mesure qu’ils recommencent à faire confiance, à rire et à croire en leur avenir.
Lorsqu’un enfant commence à guérir, les effets vont bien au-delà de l’individu. Les familles trouvent un soulagement à mesure que leurs enfants deviennent plus calmes et plus résilients. Les communautés en bénéficient également, car les générations futures acquièrent force et intelligence émotionnelle. Guérir un enfant, c’est semer les graines de la guérison pour beaucoup d’autres.
En Irak, où le poids collectif du deuil a touché presque toutes les familles, ce travail est particulièrement crucial. Les blessures de la guerre et de la perte ne disparaissent pas facilement. Mais avec de la patience et des soins soutenus, elles peuvent se transformer en résilience, en empathie et en force.
À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, la communauté internationale est invitée à réfléchir à l’importance du bien-être mental. Pour nous, à Al-Ayn, chaque jour est la Journée de la santé mentale, car chaque jour, nos équipes rencontrent des enfants qui portent des blessures invisibles. Notre engagement est de les accompagner aussi longtemps qu’il le faudra, pendant des mois ou des années, jusqu’à ce qu’ils puissent entrer dans l’âge adulte avec confiance et espoir.
Mais nous ne pouvons pas accomplir cette tâche seuls. La guérison nécessite une responsabilité partagée. Chaque individu et chaque bénévole fait partie d’un réseau de soins qui permet à ces enfants d’accéder à l’aide dont ils ont besoin. Ensemble, nous pouvons faire en sorte qu’aucun enfant ne soit laissé seul face à son chagrin.

À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, nous réaffirmons notre promesse : continuer à créer des espaces de compassion et de sécurité pour les enfants orphelins. Continuer à répondre non seulement à leurs besoins visibles, mais aussi à ceux qui ne le sont pas. Et continuer à accompagner chaque enfant jusqu’à ce que la guérison ne soit plus un espoir lointain, mais une réalité vécue.